Intervention lors de Catastrophes Naturelles
Séisme et Tsunami au Japan en 2011
Centre Albert Borschette (CCAB) – salle AB-0A – Rue Froissart, 36 – 1040 Bruxelles
ACTION JAPON
Tsunami après 6 mois – Espoir et Vide de Vie
Le vendredi 11 mars, un puissant séisme suivi d’un tsunami dévastateur et d’un accident nucléaire majeur ont frappé le Japon. Dans les jours qui ont suivi, le Comité Central du Personnel, l’Association eu can aid! et le Schuman Trophy, avec le soutien personnel du Vice Président M. Sefcovic ont tenu à organiser un hommage musical aux victimes et une collecte pour manifester la solidarité du personnel des institutions de l’UE.
En quelques semaines, plus de 700 donateurs ont permis d’accumuler la somme de 22000€ qui ont été transmis à KNK-Japan, une ONG japonaise dont l’activité principale est de venir en aide aux enfants dans les pays d’Asie du sud-est. Les contributions du personnel des institutions de l’UE ont ainsi permis de soutenir l’achat d’uniformes pour les écoliers, le soutien à une maison de jeunes dans la ville de Yamada, et à la réalisation d’activités extra-scolaires importantes pour les enfants dans ces moments tragiques à surmonter.
KNK est intervenu dans 200 écoles de la zone côtière et prévoit encore une série d’actions pour le soutien matériel et moral des enfants, par la création d’une radio locale, d’un journal sur internet, et des actions pour reconstruire la vie associative. Le bien-être des enfants au sein des familles est une constante dans les actions entreprises par KNK et ses donateurs, au Japon comme partout ailleurs. L’action de KNK se veut dans la durée pour ne pas oublier Iwate et Fukushima.
Pour toute référence…
pour continuer à soutenir leur action consultez…
action-japon.pdf
Récit de notre collègue, Pierrick Fillon-Ashida,
qui s’est rendu en juillet, 4 mois après dans la zone du tsunami pour rencontrer KNK-Japan et voir les projets en cours de réalisation.
“Lundi 11 juillet, 8:00 du matin nous partons en voiture de Morioka, la préfecture d’Iwate proche de Fukushima pour la zone côtière. Il n’y a plus de trains en service, il faut ainsi 4 heures de voiture pour rejoindre la ville la plus importante de la zone dévastée. A peine arrivés, nous remarquons les traces très visibles de la vague infernale. Rien, il n’y a plus rien, tout a été “pulvérisé”, non seulement il n’y a plus de maisons, mais il n’y a en fait plus personnes vivant près du bord de mer apparaissant maintenant comme une vaste plaine. Sur des kilomètres et des kilomètres le même paysage se répète en passant d’un village à l’autre.
Nous nous arrêtons dans le seul restaurant de Yamada, ville de plus de 50000 habitants mais rasée de la carte. Le restaurant vient juste d’ouvrir il y a deux jours, quatre mois après le tsunami, et le cuisinier nous montre avec fierté son installation établie dans un container. Peu de clients, mais beaucoup d’espoir. Comme le disent les rares personnes rencontrées: “gambarimasho” -“allons-y”. Mais alors comment redonner la vie?, comment vivre avec cette menace qui peut revenir de l’élément naturel?, et comment reconstruire?
La majorité des écoles heureusement placées en hauteur ont tenu, même si certaines comme à Takata, qui est l’une de celles aidées par KNK est dévastée. Les enfants ont cours dans le gymnase situé plus en hauteur que l’école et qui lui a tenu. Les classes, elles, sont dévastées: les cahiers jonchent encore le sol, le piano de l’école est retourné, les traces d’incendies sont présentes sur les murs. Nous rencontrons les responsables de l’école pour leur parler de leurs besoins en type d’activités que KNK pourrait financer par exemple pour permettre aux enfants extrascolaire. La directrice de l’école nous fait remarquer ” nous avons besoin de refaire notre stade de foot, et pour que les enfants reprennent courage à côtoyer l’élément naturel qui leur est proche, la mer, nous souhaitons remettre en place notre Centre nautique. Mais voilà, nous avons perdu tous nos bateaux”. Comme pour redonner un élan à cette conversation pleine de projets, le directeur de KNK répond “nous maintiendrons notre effort dans la durée pour ne pas oublier Iwate et Fukushima, dans un an, dans trois ans, dans dix ans..”.
Combien de temps sera nécessaire à combler ce “vide de vie”? A Iwate, comme partout, les enfants sourient et vont à l’école.